ComprendreLes enjeux économiques et réglementaires

D'où viennent les panneaux solaires ? Sont-ils importés de Chine ? A-t-on besoin de métaux rares ? Qui gère le démantèlement d'un parc ? Quelles retombées économiques locales ?

Parc solaire train

D’où viennent les panneaux solaires ? A-t-on besoin de métaux rares ?

Les technologies solaires photovoltaïques actuellement commercialisées n’utilisent pas de terres rares. (Source ADEME). Les couches minces utilisent des métaux rares mais ne représente qu’environ 10 % du marché PV (source). La très grande majorité des panneaux solaires sont constitués de silicium cristallin (2e élément le plus abondant de la croute terrestre), élément que l’on extrait du sable ou du quartz et qui, comme le verre, est 100 % recyclable. Ces panneaux solaires contiennent aussi des éléments en argent, en aluminium ou en cuivre et, selon les modèles, du plastique. Dans le monde, la principale source de consommation des « terres rares » est liée aux nouvelles technologies (tablettes, smartphone, etc.). On en trouve aussi dans chaque centrale à charbon, gaz ou nucléaire.

Aujourd’hui, une large partie des panneaux solaires est produite en Asie. Mais plusieurs sites de fabrication existent en France : ceux de Sytovi à Carquefou, de Sunpower/Maxeon à Toulouse, d’Akuo Sunstyle à Chatellerault, de Recom-Sillia à Lanion ou de Photowatt à Bourgoin Jallieu. L’entreprise Voltec Solar, fabrique des panneaux qui présentent un taux de recyclabilité proche des 100 % – une solution pour limiter les besoins de matières premières. Il y a également un projet de gigafactory Carbon à Roche-la-Molière (42) pour 2024. L’objectif est d’atteindre une capacité de 15 GW d’ici à 2030, de lutter contre cette délocalisation industrielle et faire face à la flambée des prix de l’énergie.

Qui gère le démantèlement d’un parc photovoltaïque ?

Le démantèlement d’une installation photovoltaïque consiste à déposer tous les éléments constitutifs du système : les modules photovoltaïques, les câbles électriques, les structures support, etc. Si, après 20 ou 30 ans de service, l’installation doit cesser sa production, l’exploitant est tenu par la loi de démanteler le parc et de réaliser la remise en état du terrain. Le parc peut aussi être renouvelé pour une seconde période et ainsi continuer sa production avec des matériaux plus modernes, avec un meilleur rendement énergétique. Pour l’ensemble des équipements électriques (y compris les panneaux) une éco-participation est versée par l’acheteur/développeur pour en financer la collecte et le recyclage. Pour les projets de centrale au sol, une garantie financière de démantèlement est prévue.

Quelles sont les retombées économiques, pour les finances publiques et pour l’emploi ?

Pendant 25 à 30 ans (la durée d’exploitation des installations), un parc photovoltaïque en activité générera des revenus pour le territoire. Un loyer peut être versé à la commune, si elle est propriétaire des parcelles. Ce loyer peut aussi être reversé à un autre propriétaire (agriculteur, entreprise privée, etc.). Par ailleurs, comme pour toute activité industrielle sur un territoire, des taxes sont versées à la commune, au département et à la région. Il s’agit notamment de la Contribution Economique Territoriale, l’Imposition Forfaitaire sur les Entreprises de Réseaux, ou la Taxe Foncière sur les propriétés Bâties. Le montant de ces taxes dépendra de la puissance de l’installation et de la production engendrée. Pour un parc de 5 MWc, on estime que les retombées fiscales annuelles peuvent atteindre environ 8000 euros pour les collectivités locales, comme c’est le cas pour le projet de centrale photovoltaïque de Vouneuil-sous-Biard.

Par ailleurs, contrairement aux énergies fossiles et fissiles qui sont importées, ces parcs de production d’électricité à partir d’énergies renouvelables locales sont créateurs d’emplois non délocalisables. Ainsi, toutes les activités liées au développement de projet, au chantier de construction, à la maintenance et à l’exploitation du parc sont synonymes d’emplois créés localement. Dans son étude de 2021, “Marché et emplois dans le secteur des énergies renouvelables et de récupération”, l’Ademe indique que la filière photovoltaïque comptait, en 2020, 8000 emplois directs en France (équivalents temps plein). Un chiffre en progression de

5,6 % par rapport à celui de 2019. Une part de plus en plus importante des emplois est liée à la maintenance et constitue donc une source d’emplois pérennes et non-délocalisables.

L’énergie solaire est-il subventionné car trop cher ?

Les coûts associés à la production de l’électricité solaire diminuent rapidement et de manière continue depuis plus de 20 ans. Aujourd’hui, les prix de rachat de l’électricité pour les projets photovoltaïques au sol sont désormais très proches de ceux du marché de l’électricité. D’ailleurs, le premier grand parc solaire sans soutien tarifaire de l’État est entré en service en Saône-et-Loire, ce qui démontre la maturité économique de cette technologie.